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mes coulis… c’est pon, c’est pon, on c’est ce que barler veut tire…

Pendant ce temps je m’efforçais de ranimer l’Hindou blessé qui bientôt rouvrit les yeux et me remercia de ce doux sourire triste propre aux indigènes de Ceylan. Celui-ci pouvait avoir dix-huit ans au plus ; sa blessure était insignifiante, il eut vite recouvré la pleine possession de ses sens et de ses forces, et m’aida à porter le cadavre de son camarade au pied du mur, où il resterait provisoirement. L’Alsacien nous regardait faire en ricanant et mâchonnant une sorte de vocero burlesque où revenait sans cesse en mineur le refrain idiot de la veille :

— C’est d’la pout’, d’la pout’, d’la poutre, c’est de la poutre qu’il nous faut.

Une brêche nous permit de remonter sur la crête du mur au moment où des piétinements annonçaient l’arrivée de la petite troupe que j’avais devancée. Mis au courant de la situation, M. Brillat-Dessaigne hocha la tête et ne dit mot tout d’abord. Puis, apercevant le portier, il l’apostropha durement, ne pouvant admettre, disait-il, que les employés ou fonctionnaires de la station quittassent leur poste sans autorisation.

— Che cherchais de la poutre, balbutiait