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XII

L’aube magnifique du lendemain nous trouva, Yvonne et moi, accoudés aux balustres de notre vérandah et discutant avec calme les chances qui nous restaient de nous tirer indemnes de cette déplorable histoire. À mesure que le soleil montait, dorant sur tranches le prestigieux décor équatorial, ranimant la vie gazouillante des bosquets, l’impression de cauchemar de la veille se précisait, par contraste sans doute, tournait au malaise physique, devenait le péril certain et de plus en plus imminent. Si à cette heure encore je parlais tranquillement avec ma femme des choses que j’avais vues à la Table d’Argent, et des menaces suspendues sur notre tête, c’est uniquement parce que nous étions seuls à savoir, à comprendre, à essayer d’agir. Je ne sais si vous avez remarqué combien l’absence ou la présence des autres, d’une foule d’autres, le