Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/207

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çait déjà à prendre la forme et la teinte des pierres parmi lesquelles il s’était endormi.

Quoi qu’il en soit, cet homme est de beaucoup supérieur aux êtres abjects dont le Père a peuplé l’île ; aussi a-t-il pris de l’ascendant sur eux, et c’est par son intermédiaire maintenant que nous faisons exécuter aux Immondes toutes nos volontés. L’unité de commandement, n’est-ce pas ? facilite toujours les mouvements des masses !… Au reste, vous avez eu hier un exemple de ce que peut la discipline sur de simples brutes. Les Immondes qui, paraît-il, nous suivaient à la piste déjà lors de notre premier voyage, nous ont précédés ici de deux ou trois journées, et, découvrant les plantureuses cultures de la falaise, ils ont aussitôt lâché à travers vos rizières l’armée des poulpes qu’ils emploient d’ordinaire aux besognes de salubrité, mais dont ils font aussi leur nourriture quand il y a disette de serpents. Les poulpes, eux, ne se nourrissent que de tiges vertes. Ils reçurent la mission de tout saccager. Vous les avez vus à l’œuvre : plutôt que de faillir à leur consigne ils se sont fait massacrer jusqu’au dernier. Et les Immondes feront comme eux si nous les lançons contre la Résidence. Seulement vous ne serez peut-être pas les plus forts… Allez