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et sombre dès que je lui eus en deux mots appris l’échec complet de ma mission. Je savais qu’il refuserait.

— Il dit qu’il ne peut rien changer aux lois de la création.

— Il ment, car qui peut le plus peut le moins comme il est dit dans vos livres. Pourquoi nous aurait-il tirés du néant si nous devons disparaître en totalité après avoir existé à peine… Car déjà nous sommes au bout de notre durée, nos forces diminuent de jour en jour, nos traits se creusent, nos cheveux blanchissent comme ceux de vos vieillards… Il faut que le Père intervienne, qu’il nous recrée à son image, nous ne voulons pas mourir ainsi, nous ne voulons pas mourir sans avoir connu du moins toutes les joies de la vie… Nous demandons un sexe…

— Le Père dit que tout n’est que mirage. Ce que vous prenez pour les joies de la vie n’existe pas, et le véritable bonheur consiste à les ignorer. Quant au sexe il est la damnation des autres hommes et la source de leurs maux.

— Si cela était vrai, pourquoi vivriez-vous avec une femme, vous, une femme que vous promenez par le vaste univers où des millions d’hommes promènent des millions d’autres femmes.