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s’obstinait à retenir captifs les êtres créés par moi. Je déposai donc du radium dans le réservoir où mitonnaient mes œufs, protégés contre les intempéries par une couche de Bathybius inemployée.

Hélas ! j’avais peut être forcé la dose car les œufs périrent et tout fut à recommencer. Nous nous remîmes à la tâche, mon collaborateur et moi, et en moins d’un an, le désastre fut réparé.

« Mais nous eûmes beau renouveler l’expérience du radium à toutes les doses, nos nouveaux œufs persistaient à vivre sans germer. Et je commençais à m’arracher les cheveux de désespoir, quand enfin intervint le hasard heureux auquel j’ai fait allusion au début de ma petite conférence, le Hasard, ce deus ex machina des inventeurs et des savants.

Au cours d’un de ces orages formidables accompagnés de secousses sismiques dont nos latitudes sont prodigues, la foudre tomba sur le réservoir, et… fit éclore — ou germer — nos œufs. Ce que le radium n’avait pu faire, l’électricité atmosphérique et tellurique l’avait accompli d’un seul coup. Je ne vous dirai pas l’émotion poignante qui me prit aux entrailles quand, penché sur le premier œuf observé après le coup de foudre, je reconnus dans les