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maille à partir avec tous ceux qui n’étaient pas partisans de l’origine une et simple de la vie. Il n’en fut pas moins démontré que nous étions enfin en présence de cette fameuse gelée primordiale, de cet Urschleim des Allemands, de cet être immortel et inindividuel qui demeurait le témoin vivant des faunes et des flores dont il avait peuplé l’univers.

C’est au Bathybius, me dis-je, qu’il faut demander la solution du grand problème de la synthèse des êtres vivants. Je cherchai donc du Bathybius et je finis par en trouver sur les côtes mêmes de cette île où nous avaient conduits à la fin de pénibles et infructueux dragages au long des routes marines menant d’Europe en Extrême-Orient. Il en existait ici une couche assez étendue sur un sol calcaire de 100 mètres de profondeur à peine. Aussitôt l’importance de la couche confirmée par un sondage sommaire, je fis construire le grand réservoir de pierre dont vous avez pu voir les ruines à mi-côte du petit cratère, là, au-dessus de nos têtes. En même temps j’entrais en pourparlers avec le gouvernement hollandais pour le baillage de cette île à peu près déserte. Puis j’emmagasinai dans mon réservoir tout ce que nous pûmes draguer de Bathybius et je commençai mes expé-