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échelle grossie plusieurs milliers de fois bien entendu, puisqu’il avait la dimension d’un petit œuf et que les plastides ordinaires sont des êtres microscopiques. Seulement voilà, il ne lui manquait qu’une chose, la vie. J’avais oublié d’éclairer ma lanterne, et vous allez voir que l’image est plus juste qu’elle n’en a l’air.

Mon insuccès eut du moins ce résultat heureux de me rejeter dans la vraie voie : l’étude préalable et exclusive des protoplasmes. Vous savez ou vous ne savez pas que, dans l’opinion générale de mes prédécesseurs, les protoplasmes diffèrent entièrement de toutes les substances chimiques connues. Eh bien, c’est vrai et ça ne l’est pas. Cette simple et unique différence les sépare : la vie, c’est-à-dire, encore un coup, le mouvement. Le protoplasme est une substance vivante.

Or donc l’être que j’avais fabriqué, celui qui constituait mon infusoire géant, n’était doué ni de mouvements browniens, ni de mouvements amiboïdes, ni d’aucun mouvement quelconque : il ne vivait pas. Et pourquoi ne vivait-il pas ? Parce qu’il n’avait pas de noyau. J’avais oublié ce nucléus des savants qui s’appelle l’œuf à un degré plus élevé de l’échelle animale. C’était par l’œuf qu’il fallait commencer, puisque lui seul