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ses, les mots à facettes, dont il farcit volontiers son terrible vocabulaire de biologiste. Vous connaissez au reste, le célèbre profil, la coupe un peu bombée du front, le nez puissant, nerveux, les pommettes ascétiques qui se perdent dans une barbe d’alchimiste, vous connaissez aussi l’extraordinaire regard gris d’acier qui jadis brûlait au fond de l’orbe broussailleux des sourcils. Vous vous représentez donc aisément ce même regard aujourd’hui magnifié, sublimé par le combat acharné, que la pensée y soutint, quinze années durant, contre les mystères coalisés de la vie et de la nature. Vous imaginez plus aisément encore le mien, respectueux et attentif, entièrement adapté maintenant au fantastique énorme où je patauge depuis des jours, si bien adapté, que pour un peu, je me tiendrais moi-même pour une simple réaction de laboratoire plus ou moins évanescente, et qui n’a nullement à s’enorgueillir de la supériorité que lui donne sur les autres animaux, son système cérébro-spinal plus développé.

Vous voilà donc suffisamment « polarisé » pour suppléer à la note impressionniste qui me manque, et je puis laisser parler le Maître selon mes notes sténographiques, en passant sous silence mes propres interruptions, celles