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VIII

Plus que jamais, cher ami, je regrette de n’avoir pas le don d’évoquer la couleur des choses, l’atmosphère matérielle d’un milieu quelconque. J’eusse aimé à vous donner une idée tangible exacte, non seulement de M. Brillat-Dessaigne, mais du cadre quelque peu compliqué où il m’apparut le jour mémorable de notre première entrevue. Je puis vous dépeindre sans doute, par à peu près, un visage dont on trouve la photographie dans toutes les vitrines où figurent nos célébrités parisiennes, je puis aussi noter la physionomie impressionnante du cabinet où il me reçut, une salle basse, aux piliers trapus, sans fenêtres presque, et où pourtant, flotte une lumière plus que suffisante pour lire, écrire ou méditer, de somptueux tapis par terre ; dans un angle, un divan où se tient le Maître pour « penser », et où il se repose et dort la nuit ; trois