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Quant aux deux prisonniers internés à la Résidence où ils s’étaient glissés un jour déguisés en coolies hindous, il leur avait été défendu sous peine de mort de parler à qui que ce fût de ce qu’ils savaient ou croyaient savoir de leur origine.

— Si on les a gardés au reste, ajouta M. Moustier, c’est uniquement pour faire un exemple, mettre un frein aux espionnages des Purs en général, ceux-ci pouvant devenir fort gênants s’ils perçaient à jour le peu de consistance de notre prestige et de notre inaccessibilité.

Nous discutâmes assez longuement sur ce fait qu’ayant découvert et pénétré par moi-même la trame au moins superficielle du secret, je ne pouvais être assimilé à un simple curieux. De plus il allait sans dire que si ce que je savais devait être divulgué par moi lors de mon retour en Europe ce ne serait qu’avec l’assentiment de M. Brillat-Dessaigne. M. Moustier finit par admettre que le poids de ces arguments joint à ma valeur personnelle pourrait fléchir le Maître. Tout dépendrait de ma diplomatie et de l’état d’âme temporaire de l’illustre chimiste. Le cycle des grandes expériences biologiques était du reste clos depuis des mois et leur divulgation en Europe — en supposant que je pusse les divulguer — ne pouvait avoir aucune conséquence