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mèche. Les traits de ces sculptures peu ssaillantes, creusées au couteau, ont été accentués avec de la peinture noire. Près de la cheminée, un autre essai de sculpture, plus fouillé, paraît représenter une cérémonie religieuse du XVIe siècle. Elle a dû coûter assez de temps à son auteur, et lui faire paraître moins longues les heures de la prison.

Une autre salle située dans la partie écroulée faisait suite à celle-ci. C’est dans cette sorte d’appartement que Ludovic Sforce passa sans doute les dernières années de sa vie après avoir quitté le cachot du Martelet[1]. De nombreuses inscriptions témoignent de l’énergie d’esprit et aussi de la lassitude de l’illustre captif. Dans un coin, une grande procession est aussi sculptée profondément. Un homme, à genoux sur un coussin, dans l’attitude de la prière, paraît être l’auteur de ces sculptures, qui, d’après les costumes, seraient postérieures au séjour de Ludovic.

Des travaux de restauration, qui deviennent plus urgents chaque jour, vont être, dit-on, entrepris très prochainement dans cette partie du château.

L’escalier débouche sur une plate-forme dallée en pierre dure, qui a dû subir peu de changements. Les cheminées seules ont été dérasées et bouchées pour éviter les évasions. Des latrines placées dans l’angle de l’est ont également disparu.

De nombreuses inscriptions se lisent tout le long de cet escalier. Nous les renvoyons à la fin du volume.

Dufour, d’après Duchesne, attribue la construction de la Tour Ronde à Louis XI et à ses successeurs, Charles VIII et Louis XII. Nous ne savons sur quelle donnée s’appuie

  1. Voir plus loin la description du cachot de ce prince et les détails de sa captivité.