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Le donjon était abrité par une charpente couverte en bardeau, ainsi qu’il résulte d’un rôle en parchemin de 1359, conservé aux archives de la ville de Tours :

« A Simon Millet, et à Gillet Baillepain, et à Clément Petit-Laurent, baucherons, baillé en tasche à fendre essil[1] et late pour couvrir la tour du daugon et autres édifices dudit chastel, c’est assavoir millier d’essil pour le prix de xii s. chacun millier, et late pour le prix de xii s. chacun millier. »

De plus, à l’angle sud-est, s’élevait, comme nous l’avons dit, à l’extrémité de l’escalier, une échauguette où flottait la bannière du seigneur, et qui donnait accès sur les murs, probablement crénelés dans tout le pourtour du donjon, de façon à former un chemin de ronde autour de la toiture. Enfin l’entrée du côté du nord fut protégée, au XIIIe siècle par un petit avant-corps ou portail, que l’on agrandit considérablement au XVe, en y ajoutant un pont-levis et un étage.

Au XIIIe siècle encore appartient la construction des tours à bec, qui paraissent avoir porté à cette époque le nom de tours d’Aubiron ou d’Auberon. Élevées probablement après « la grande et cruelle batterie » que Philippe-Auguste avait fait subir aux remparts, elles ne paraissent point liées à la courtine, et elles ont englobé en partie les petites tours cylindriques du XIIe. Elles avaient chacune trois étages, et l’une d’elles communiquait très probablement avec les souterrains et les fossés.

  1. Essil est le même mot que esseau, essente, qui d’après M. Viollet-le-Duc, est synonyme de bardeau, petite tuile de bois ayant ordinairement 22 centimètre de longueur sur 8 de largeur. Les bardeaux étaient refendus, et non sciés, ce que dit bien la pièce que nous citons (V. Dict. d’architect., v° Bardeau). — Essorne. Comptes municip. de Loches, 1478.