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bault de Bresis[1], dévasta les territoires de Montrésor et de Montrichard.

Il n’est pas sans intérêt d’entrer dans quelques détails sur ces luttes qui ensanglantèrent les environs de Loches. Leur origine remonte au temps de Foulque Nerra. Roger le Petit-Diable tenait pour le comte d’Anjou le château de Montrésor qui gardait la vallée de l’Indrois, et menaçait les terres des seigneurs de Blois et de Saint-Aignan. À la tête de la garnison de Loches il faisait de fréquentes incursions jusqu’à Chaumont. Son fils Bouchard lui succéda dans la possession de Montrésor, et, comme cela devait arriver, après avoir combattu pour son suzerain, il ne tarda pas à guerroyer pour son propre compte. Bouchard avait épousé une des filles de Lisoie Ier, nommée Euphémie ; une autre fille était mariée à Foulquier de Torrigny (Torrigneio). Lisoie avait en outre deux fils, Sulpice Ier et Lisoie II. Ses domaines s’étaient donc partagés entre ses quatre héritiers. Sulpice avait une partie d’Amboise, Foulquier de Torrigny possédait l’autre. Des sentiments de jalousie ne tardèrent pas à éclater entre les deux beaux-frères. Foulquier, par des excitations cachées, réussit à entraîner Bouchard dans ses intérêts. Mais de leur côté Sulpice et Lisoie firent cause commune, et la guerre éclata.

Foulque Réchin paraît avoir oublié les services autrefois rendus à son grand-oncle par Lisoie Ier. Il prit le parti de Bouchard, se jeta sur Amboise, s’empara de Sulpice et l’enferma au château d’Angers.

Lisoie II, quoique privé des secours de son frère, sup-

  1. Encore un mot que nous n’avons pas voulu traduire. Ce nom a signifié, au gré de chaque auteur, Bray, le Bridoré, Reignac, Brizay, etc. Ce n’est point ici le lieu de discuter les raisons qui nous porteraient à y voir Reignac ou une localité voisine. Nous conserverons le nom latin.