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châteaux, et quarante chevaliers, qui jurèrent avec le comte Thibault. Outre les places fortes qu’il cédait avec tout ce qu’elles contenaient, le comte de Blois s’interdisait de tenter quoi que ce fût, par lui ou par les siens, contre les places du comte d’Anjou, et il s’engageait à n’élever ou ne laisser élever aucun château à sept lieues des domaines de son vainqueur.

C’est sans doute dans ce moment de triomphe[1] que Geoffroy donna l’église Saint-Ours de Loches à l’abbaye de Beaulieu où son père avait reçu la sépulture. Dans cet acte figure le nom du prévôt Airard, que nous avons vu succéder à Lisoie dans le commandement du château, et celui d’un autre prévôt nommé Urbert. Ce dernier nous paraît appartenir plus particulièrement au chapitre de Loches, auquel Geoffroy, vers la même époque, fit aussi quelques donations (1043 ou 1044) ; il avait fait mettre dans l’église collégiale sa statue et celle de son père. Ces deux statues furent brisées à la Révolution et jetées dans un puits voisin.

Geoffroy, après avoir guerroyé contre le duc de Normandie et contre le comte de Poitou, mourut à Angers le 14 novembre 1060. Il fut enterré dans l’église Saint-Nicolas, qui avait été commencée par son père et terminée par lui. En lui finit la première maison des comtes d’Anjou. Il ne laissait point d’enfants, et sa succession échut à ses deux neveux, fils de sa sœur Ermengarde, femme de Geoffroy de Châteaulaudon, comte du Gâtinais.

Ces deux neveux étaient Geoffroy, surnommé le Barbu, et Foulque IV le Réchin. À son lit de mort Geoffroy Martel avait désigné le premier comme son successeur, lais-

  1. « Dum igitur prosperitas nostris videtur blandire temporibus » (Préambule de la donation.)