Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Geoffroy conserva tous les vieux capitaines de Foulque, et notamment Lisoie, qui garda près du fils le rang qu’il occupait et la confiance dont il avait joui près du père. La guerre recommença bientôt dans les mêmes conditions. Eude de Champagne avait été remplacé par son fils Thibault III. Après plusieurs années de dévastations de leurs territoires réciproques, les deux ennemis sentiront que la fin de la lutte était prochaine. Le vieux Foulque avait enlacé son puissant ennemi dans un réseau de places fortes, et le menaçait dans toutes les directions. Geoffroy devait recueillir le fruit de cette politique poursuivie patiemment pendant plus de quarante ans. Il vint assiéger Tours, et, pour éviter une surprise, il envoya Lisoie avec 200 chevaliers et 1,500 fantassins garder la route de Blois. Thibault passa le Cher près de Montrichard, où il prit un grand butin, et vint camper à Saint-Quentin près Bléré, avec l’intention sans doute de s’emparer de Loches, et de couper la retraite à son ennemi de ce côté. Geoffroy, sur le conseil de Lisoie, lève immédiatement le siège de Tours, se porte au-devant du comte de Blois qu’il rencontre près de Saint-Martin-le-Beau. Lisoie, venant d’Amboise avec cent enseignes, rejoint Geoffroy, et les deux armées réunies attaquent les Blésois qu’elles mettent en fuite ; de nombreux prisonniers tombent au pouvoir des vainqueurs. Dans le nombre se trouvait le comte de Blois lui-même, que Geoffroy fit enfermer au donjon de Loches (1042).

La lutte, cette fois, était terminée, et la conquête de la Touraine, qui avait été le rêve de Foulque et le but de toute sa vie, venait de s’accomplir par la main de son fils.

Geoffroy ne rendit à son prisonnier la liberté qu’en échange des villes de Tours, Chinon et Langeais, et de tout ce qu’il possédait encore en Touraine. Ce traité fut conclu probablement à Loches, en présence de vingt barons ayant