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et du peu de cas que ce dernier paraissait faire de lui, lui donna un grand coup d’épée, dont il mourut quinze jours après, faute de soins.

Il y avait, dans la chambre où il était malade, un soldat mourant. Le curé du lieu, entêté des visions de la Ligue, vint pour le confesser, mais il ne voulut pas lui donner l’absolution, parce qu’il était au service d’un roi huguenot. Chicot, témoin de ce refus, se leva en fureur de son lit, et pensa tuer le curé, et l’aurait fait s’il en eût eu la force ; mais il expira quelque temps après. Ce bouffon mourut très riche. (Dict. hist. de Chandon et Delandine.)

Il fut enterré au Pont-de-l’Arche. La sépulture de plusieurs membres de sa famille était a Loches, dans la chapelle des Cordeliers, aujourd’hui détruite pour l’établissement du chemin de fer. On y voyait encore, en 1645, son portrait sur bois ou sur toile, placé dans le chœur, contre la paroi du côté de l’Évangile : « Petit homme noir, barbe rase, cheveux courts, mine de Gascon, armé et pesant. Les armes sont un aigle éployé en un petit escu[1] supporté de deux grenades, environné d’un autre grand escu, avec un tymbre empanaché, et au-dessous en lettres noires : Épitaphe d’Antoine d’Anglery, premier porte-manteau du roy. — D’Antoine d’Anglery icy est le pourtrait, qui ayant à trois rois de France fait service, mourut l’espée au poing. Dieu lui soit propice, qui seul de ses vertus sa noblesse a extrait. » (Dubuisson, mss.)

Fac-simile de la signature du Chicot :
  1. De sable à l’aigle éployé d’argent. (De Busserolle, Armorial de Touraine.)