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cimetière[1]; les voisins après avoir entendus plaindre ledit René Fontaine qui sont aller à son secour entre 3 et 4 heures du matin et l’on mis dans la bière qui ont trouvé dans le cimetière et sur le champ on l’a transporté à l’hôpital. »

La surveillance devint un peu moins sévère après la Terreur. Une lettre de la commission des administrations civiles, police et tribunaux, charge la municipalité de veiller à la répression des abus qui auraient pu se glisser dans les maisons de détention, et de concilier les mesures que réclame l’humanité avec le respect dû à la loi : « Si, sous le régime de la Terreur, les prisons étaient des tombeaux où les victimes descendaient vivantes, ce règne est passé. Les principes de justice de la Convention nationale ont vengé l’humanité outragée ; et le prévenu en perdant sa liberté, ne doit plus craindre, s’il est coupable, que sa conscience et la justice… Qu’il sera consolant pour vous de pouvoir présenter tous les mois au Comité de sûreté générale le tableau des bons traitements qu’éprouvent les détenus dans les prisons de la République, et de prouver aux partisans du Terrorisme, s’il en existe encore, que dans l’exercice d’une surveillance et d’une police sévères, on peut être juste sans cesser d’être humain. » (De Paris, le 6 pluviôse an III.)

Malgré ces belles et louables protestations, et ces mots pompeux d’humanité et de justice, l’état des prisonniers n’était pas consolant du tout. En l’an IV, on les mettait encore aux fers deux a deux, comme du temps de Louis XI, témoin un procès-verbal de tentative d’évasion de deux prisonniers enfergés. L’un d’eux avait fini par sortir son pied du

  1. Le cimetière de l’ancienne église Saint-Ours, au bas des remparts.