Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Notre correspondance vous a passé par les mains ; vous avez vu quelles sont nos comuniquations ; c’est avec des représentants du peuple, nos plus proches parents. Si elles se tendaient à d’autres objets ce ne serait certainement que pour les grands interest de la République aux quels aucun de nous n’a renoncé de travailler aussitot qu’il sera libre.

Cau moins nous emportions lidée flatteuse davoir trouvé à Loches durant notre triste captivité des magistrats aussi sensibles que patriotes.


Signé : Pillerault-Jouvenet, Dupré Gilles, Cormier, Dimer, Calmelet fils.


P.-S. Nous ne pouvons croire que l’extraction de quatre des onze que nous sommes arrivés puisent nuirent a notre juste réclamation ; ce sont autems d’affaires particullieres qui nous sont absolument étrangers. La preuve, c’est que nous sommes restés.


Il est difficile de s’imaginer quel était le régime des prisons à cette époque ; ce régime, où l’arbitraire flotte entre le ridicule et l’odieux, n’a rien à envier aux siècles les plus barbares de la féodalité. Nous aurons l’occasion de revenir, dans l’histoire que nous nous proposons d’écrire du Château royal (sous-préfecture), sur le traitement auquel ont été soumis les nombreux suspects qu’on y avait enfermés. Nous passerons rapidement aujourd’hui sur cette triste époque de l’histoire du Donjon ; mais nous dirons en quelques mots quel était le règlement de la Tour en l’an II de la République.

Les détenus devaient être nourris à leurs frais, et même payer les citoyens, choisis parmi les plus pauvres et les plus républicains, chargés de les garder. Si, parmi les prisonniers, quelques-uns n’avaient pas le moyen de fournir à ces dépenses, les riches devaient payer pour les pauvres ; et, en cas de refus, l’autorité était invitée à déployer la loi contre les rebelles, c’est-à-dire à faire saisir leurs biens et