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reçut de Louis de Brézé, comte de Maulevrier, grand-sénéchal de Normandie, une lettre dans laquelle il lui disait « qu’il avait sçu d’un homme d’église que deux gentilshommes lui avaient dit en confession plusieurs choses importantes à la sûreté du roi et du royaume ».

Ces deux gentilshommes étaient Jacques d’Argouges et Jacques de Matignon, sieur de Thorigny. Interrogés immédiatement, ils déclarèrent qu’un nommé Lurcy leur avait dit à Vendôme « le grant dessein qu’avait M. le connétable contre le roy et l’État ; qu’il traitoit de se marier avec la sœur de l’empereur ; que les Anglois étoient de la partie… et qu’il y avoit eu dessein d’arrester le roy et de le mener à Chantelle, mais qu’il avoit été d’avis de le tuer ».

Le roi ne tarda pas à avoir en main tous les fils de la conspiration. Le connétable chercha sa sûreté dans la fuite, mais ses complices furent moins heureux. Le 25 septembre, Jean de Poitiers, comte de Saint-Vallier, Aimar de Prie, Jacques Hurault, évêque d’Autun, et Antoine de Chabanes, évêque du Puy, furent arrêtés à Lyon. Dès le lendemain, le sieur de Brisson, premier président du Parlement de Rouen, commis par le roi, procédait à un premier interrogatoire à Tarare.

On arrêta ensuite successivement Descars, Hector d’Angeray sieur de Saint-Bonnet, Bertrand Simon dit de Brion, Antoine d’Esguières, seigneur de Charency, Anne du Peloux, et Pierre Popillon, chancelier du Bourbonnais.

Peu de temps après les prisonniers furent transférés à Loches. Jean de Selves, premier président du Parlement de Paris ; Jean Salat, maître des requêtes ; François de Loynes, président aux enquêtes, et Jean Popillon, conseiller de ladite cour, furent chargés de continuer l’instruction.

Ces commissaires se transportèrent à Loches, et menèrent la procédure rapidement ; les charges contre les accusés