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entre le château et la campagne. La tour de Mauvières pouvait aussi, par le même moyen, servir de poste avancé[1].

Belleforêt rapporte, d’après Gruget[2], qu’un gouverneur de Loches, nommé Pontbriand, homme fort curieux, voulant connaître tous les endroits secrets du château, en trouva quelques-uns fermés par des portes de fer. Il les fit enfoncer, et marcha ensuite fort avant sous le roc. Ayant encore forcé une semblable porte, il suivit une longue allée taillée dans le roc, qui le conduisit à une chambre souterraine, au bout de laquelle il trouva un homme de haute stature, assis sur une large pierre et tenant sa tête appuyée dans ses deux mains. Dès que le contact de l’air eut frappé le corps, il tomba en poussière, ainsi qu’un petit coffret en bois qui était aux pieds du prisonnier, et qui renfermait quelques linges fort blancs et pliés avec soin. Gruget ajoute que la tête et les ossements de ce cadavre ont été fort longtemps exposés dans l’église du château.

Nous nous souvenons d’avoir entendu dire qu’en ouvrant une partie oubliée des souterrains, vers 1840, on avait trouvé, entre autres choses, une épée rouillée damasquinée d’argent, qui fut offerte au sous-préfet d’alors.

Pour terminer, citons cette inscription qui fut presque

  1. Nous ne voulons pas répéter ici ce que nous avons dit sur l’origine et l’étendue des souterrains de Loches, dans le Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. III, Ier semestre 1874.
  2. François Gruget, né à Loches, était référendaire de la chancellerie de France. On a de lui un recueil de prophéties et révélations tant anciennes que modernes (1565), et une description de Loches insérée presque en entier dans la Cosmographie universelle de Belleforest, et dans les Antiquités des villes de France, de Duchesne (Dufour). — François de Pontbriant était gouverneur de Loches sous Louis XII et François Ier.