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ditaires, et, refoulant hors de France la puissance normande, les poursuivre au delà des mers, et s’asseoir à leur place sur le trône d’Angleterre, où règnent encore aujourd’hui les descendants de Foulque le Noir et de Geoffroy le Bel ; — tandis qu’à partir de ce moment les rois de France, agissant en sens inverse mais dans un intérêt semblable, luttent avec acharnement contre les successeurs des Plantagenets, et finissent par déposséder la race angevine, devenue désormais étrangère et ennemie, des provinces où elle avait pris naissance, et qui lui appartenaient par droit d’héritage et de conquête.

Pendant ce temps-là une petite ville s’est formée au pied du château, et désormais elle vivra de sa vie propre. Elle aura aussi ses monuments, ses remparts, son organisation ; son importance ira en grandissant à mesure que celle du château diminuera. Forteresse ou prison, le Château est le domaine du roi ; et bien que l’administration et les intérêts de la ville en restent distincts, on comprendra que les points de contact seront nombreux et que leurs histoires se confondront souvent. Les événements se mêlent quelquefois à ce point, qu’il est difficile de savoir où commence l’une et où finit l’autre.

Mais une histoire ainsi conçue, pour être une œuvre sérieuse, demanderait des volumes. Renvoyant donc à des temps plus éloignés, — si Dieu nous prête vie et loisir, — l’histoire de la ville proprement dite, nous avons, pour être plus exact et plus précis, restreint notre sujet. Le