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Cependant la santé de Sforza devenait plus chancelante. Cette longue prison sans espoir avait lentement miné ses forces. Peu de temps sans doute avant sa mort il écrivait encore sur le mur ces vers que nous avons eu le bonheur de découvrir tout récemment :

QUANT.MORT.ME.ASSAVLT.ET.QVE.IE.NE.PVIS.MOURIR.
ET.SECOVRIR.ON.NE.ME.VEVLT.MAIS.ME.FAIRE.RVDESSE.
ET.DE.LIESSE.ME.VOIR.BANNIR.QVE.DOIS.JE.PLVS.QVERIR.
JA.NEST.BESOIN.MA.DAME.REQVERIR.POVR.ME.GVERIR.
NE.POVRCHASSER.AVOIR.AVTRE.
MAITRESSE.

Enfin, le 18 mars 1508, selon Castellar, il mourut après avoir dicté son testament que l’on conserve aux archives de l’État, à Milan. Il fut enterré, dit le même auteur, avec tous les honneurs dus à un prince. L’église collégiale du château reçut sa dépouille mortelle. Cependant sa sépulture est tellement oubliée qu’on ne saurait aujourd’hui en désigner l’emplacement. D’après une tradition qui ne paraît pas très certaine, elle se trouvait au bas du grand crucifix placé autrefois sur une poutre à l’entrée du chœur. Dubuisson, dans la relation de son voyage à Loches, dit au contraire : « Au costé septentrional de l’église est la chapelle Saint-Maurice, et de suite plus bas celle du Saint-Sépulchre de Notre-Seigneur, où est sans aucune marque, mais par tradition constante enterré Ludovic Sforze et non pas devant le crucifix, comme le veut Duchesne. »

En 1876 on trouvait au Grand-Pressigny, dans l’arrondissement de Loches, une médaille de Galéas Sforza. L’avers représente le duc revêtu d’une cuirasse ; autour de la tête on lit : galeas m. sf. vicecos. dux. mil… Le profil de Galéas-Marie a une certaine ressemblance, un certain air