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souterraine voutée et close d’un huis de fer, il fut mis en liberté soubz la garde de quelques soldats écossois ». Il habitait sans doute alors une chambre haute de la Tour Ronde, dans la partie écroulée. On retrouve là des inscriptions évidemment de sa main, avec la cordelière et les mots SAV SAN. Elles ne sont point peintes, mais gravées profondément dans la pierre ; elles ont toute la hardiesse et le grand caractère des peintures du cachot.

Les documents relatifs à l’illustre captif sont trop rares pour que nous puissions nous dispenser de citer fidèlement ceux qui nous ont été conservés. Nous regardons comme des plus précieux les vers suivants, qui paraissent faire allusion à une entrevue souvent sollicitée par le prisonnier, et refusée par Louis XII :

JE.MEN.REPENS.CELA.NE.VAVLT.RIEN.
CAR.IAI.VOVLV.IONDRE.MON.CVEVR.AV.TIEN.
POVR.MON PLAISIR.ET.TV.LVI.FAICTZ.LA.GVERRE.
SI.NE.TE.DOIS.DESORMAIS.PLVS.REQVERRE.
QVANT.VOVLENTP.ME.FAIRE.AVLCVN.BIEN.
TROP.DE.PEINE.EVX.A.TROVVER.LE.MOIEN.
PARLER.A.TOI.CHERCHANT.TON.ENTRETIEN.
QUE.IAI.TROVVE.DIFICILE.A.CONQVERE.

D’autres inscriptions se voient encore sur ce mur en ruine, mais tronquées et ne présentant plus de sens. Nous renvoyons ces fragments avec quelques autres à la fin du volume.

Nous ne savons pas autre chose de la captivité du duc de Milan. Grumello, écrivain contemporain, dit qu’il avait pour compagnon François de Pontremolo, pour lequel il avait une affection particulière : il est certain que Louis XII s’était peu à peu relâché de ses rigueurs.