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casque. Cette devise est bien conforme aux règles et à l’usage. On y retrouve le double sens des mots peine et penne, sforce et force. Le mot pacience paraît faire allusion à cet objet posé horizontalement à la base du casque, dont nous n’avons pu préciser la nature, et qui devait autrefois porter un nom analogue à celui de patience.

Mais cette inscription incolore gravée au couteau ne lui suffit pas. Pour abréger les longues heures que lui mesure d’un pas tardif son cadran, — un clou planté en face de la fenêtre, — il entreprend d’étendre sur ces murs froids des fresques italiennes, des peintures moresques qui lui cacheront l’horreur de la prison sous les souvenirs de ses palais.

Cet étroit espace qui est désormais son univers, il le mesure, trace de grandes lignes du sommet de la voûte au ras du sol, et, sa pensée bien arrêtée, il se met à l’œuvre.

Trois couleurs lui suffisent, les plus simples et les plus communes, l’ocre jaune, le brun rouge, le bleu presque noir. Le blanc du mur formera une quatrième couleur.

La disposition du sujet est aussi simple que les matériaux employés sont élémentaires. Du milieu de la voûte, il a divisé horizontalement le pourtour des murs en deux parties : la première s’arrête au point où les parois prennent la direction verticale. La seconde descend de ce premier point jusqu’au niveau du sol. Ces deux divisions principales sont accentuées par de grosses cordelières a nœuds dessinées en traits rouges et bleus.

À la partie supérieure qui occupe toute la voûte, on voit encore, peintes directement sur la pierre, de grandes lettres jaunes, dont les vides sont remplis par un semis d’étoiles bleues. On y lisait, il y a deux siècles, d’après Dubuisson :

ENCORE ET A MON ADVISE…