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peut se reconstituer à l’aide de quelques mots encore lisibles ; c’est un texte de saint Paul :


In omnibus tribulationem patimur, sed non angustiamur ; aporiamur sed non destituimur ;

Persecutionem patimur, sed non derelinquimur ; humiliamur sed non confundimur ; dejicimur sed non perimus.

(2e aux Corinthiens, IV, 8, 9.)


Les mots humiliamur sed non confundimur ont été ajoutés au texte sacré. Ce n’est point une main vulgaire qui a tracé en caractères élégants et corrects cette fière protestation, pleine d’un menaçant défi :

« En toutes choses nous souffrons la tribulation, mais nous ne sommes pas écrasés ; nous sommes amoindris, mais non pas anéantis ; persécutés, mais non pas abandonnés ; humiliés, mais non pas confondus ; nous sommes terrassés, mais nous ne périssons pas ! »

En descendant 27 degrés d’un escalier en spirale et laissant de côté une chambre qui n’offre aucun intérêt, nous sommes au cachot du célèbre Ludovic Sforza.

Sorti d’une race de parvenus qui s’était hissée par la bâtardise des femmes au trône ducal de Milan, et qui avait fini par jeter ses branches jusque dans les maisons royales, Louis-Marie Sforza, plus connu sous le nom de Ludovic le Maure, était le second fils de François, bâtard d’un paysan de Cottignolle devenu soldat, et de Blanche-Marie, bâtarde de Philippe Visconti[1].

Son frère aîné, Galéas-Marie, duc de Milan par droit

  1. Le nom originaire des Sforza était Attendula.