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sumés dans le feu-de-joie du 14 juillet prochain, et à verser dans la caisse du bureau de charité le produit de la vente du fer qui entre dans sa construction.

» M. l’abbé Pottier a proposé d’envoyer un exemplaire de cette pétition à la Municipalité de la ville d’Angers dont le château renferme aussi une cage de fer. La motion mise aux voix est adoptée. »


Revenons à La Balue.

Après trois ans de séjour à Loches, il fut transféré à Montbazon sous la garde de Jean d’Estouteville, seigneur de Torcy et de Montbazon, grand maître des arbalestriers de France. Là sa captivité tut probablement moins étroite qu’à Loches ; nous croyons surtout qu’il n’était plus question de cage de fer ; Robert Duval, chanoine de Chartres, son bibliothécaire, lui écrivait à sa sortie de prison une lettre où l’on voit que le cardinal avait une liberté relative, qu’il avait, malgré la vente de sa bibliothèque, conservé quelques livres, et qu’il consacrait à l’étude de longues heures de sa prison : « Votre captivité vous a donné lieu de lire toute la Bible et tout le décret de Gratien, de méditer sur la philosophie morale, d’apprendre presque par cœur toutes les histoires anciennes et modernes. Durant plus de dix ans, vous avez donné régulièrement neuf heures à l’étude tous les jours ; et tandis qu’on vous croyait le plus malheureux des hommes, vous aviez l’avantage de préparer votre esprit à de plus grandes choses que celles qui vous avaient occupé jusqu’alors. » (Histoire de l’Église gallicane.)

En dépit de la lecture assidue de la Bible et du décret de Gratien, en dépit de toutes ses méditations sur la philosophie morale, la nature énergique et remuante de cet homme qui aimait à passer des revues militaires, et qui avait souvent payé de sa personne dans les troubles de la rue, supportait