Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

instrumens qu’inventa leur barbare fécondité dans l’art de tourmenter les hommes.

Il faut des prisons qui soient l’effroi des scélérats et la sûreté des Citoyens. Mais par l’article VIII des droits de l’homme, la loi ne doit établir que les peines qui sont strictement et évidemment nécessaires, et par l’article IX toute rigueur qui ne seroit pas nécessaire pour s’assurer d’un homme déclaré coupable doit être sévèrement réprimée par la loi. Ces deux points fondamentaux de la constitution heureuse sous laquelle nous allons vivre aboliroient de droit l’affreuse coutume de la question, si l’âme sensible de notre bon ROI ne l’avait pas prescrite depuis long-temps. Ils commandent aussi impérieusement l’anéantissement de ces prisons infernales connues sous le nom de Cage de Fer dont l’idée ne pouvait germer que dans l’âme atroce et sanguinaire du plus vil, du plus exécrable de tous les despotes, et qui ne devint le bourreau de son peuple qu’après avoir empoisonné les derniers jours de son père.

» D’après ces raisons la Société patriotique et littéraire séante au château, que vous avez honoré de vos suffrages, estime que la ville, par l’organe de ses Officiers-Municipaux, doit solliciter promptement la destruction de ces horribles monuments de la tyrannie ; entr’autres de celui qui feroit son opprobre s’il ne lui fournissoit pas l’occasion de donner, la première peut-être, un grand exemple de patriotisme, et de zèle à entrer dans l’esprit de la constitution.

» La Société nous a député vers vous, Messieurs, pour vous faire la pétition expresse de vous adresser au comité d’aliénation des domaines nationaux, pour être autorisés à briser la Cage de Fer renfermée dans une des tours du château de cette ville ; à en donner le bois à deux ou trois familles des plus pauvres de cette paroisse, à l’exception de quatre morceaux qui seront réservés pour être con-