Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« …… Aussi qu’il n’y a prisons convenables et seures en touttes les prisons qui sont de présent pour les prisonniers et cryminels, fors le portal du chastel de Loches, auquel il n’y a qu’une chambre et deux ou troys petitz cabinete esqueuls on entre par la rue, tellement que communément la nuyt les sarreuzes en sont levées et prisons rompeues et brisées, qui par chaicun an couste grosse somme de deniers au roy nostre seigneur pour les réparations d’icelles, et que puis an encza desdites prisons, pour les causes que dessus, et aussy qu’elles ne sont bonnes ne seures, en sont issuz grant nombre de prisonniers, tant faulx monnoyeurs, meurtriers, larrons, que aultres cryminels, et que led. chastel et lieu fort, auquel le roy notre dict seigneur par son ordonnance faict mectre prisonniers, est le chastel qui est en la charge du cappitaine que led. seigneur y commit, qui ne veult souffrir qu’il y soit mis aulcuns prisonniers, sinon par ordonnance et commandement dud. seigneur. » (Arch. municipales, cote A.)


À défaut de cette pièce les inscriptions dont les murs sont couverts nous indiqueraient assez la présence des prisonniers.

Le long des murs de l’escalier nous lisons d’abord ces vers pleins d’une mélancolique résignation :

Je endure en cet lieu. Ce endurer m’y fault.
Mal endurant ne peut durer.
A bon endureur rien ne lui faut.
Qui veult vivre fault endurer.

Dans une des chambres, on peut lire encore sur le mur ce verset du ps. 145, où la douleur s’exhale comme une malédiction rendue plus solennelle encore par la langue sacrée qui lui sert d’expression :

« Nolite confidem in principibus, neque in filiis hominum, in quibus non est salus. »

Plus loin nous retrouvons le nom d’un prisonnier étranger