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solide portail flanqué de deux tours, et qui est comme l’agrafe de cette ceinture.

Son approche était défendue par les fossés et par quatre tourelles dont une a été retrouvée en creusant la fondation d’une maison qui fait l’angle de la rue de la Poterie.

Un pont-levis donnait accès, par une porte en plein cintre, sous une voûte à la clef de laquelle on peut encore distinguer un écusson aux armes de France.

Une poterne, également munie d’un petit pont-levis, servait de passage lorsque la grande porte était fermée ; du côté intérieur, ce passage était en outre fermé par une herse, et par une porte massive dont les énormes gonds sont encore en place ; et quelques pas plus loin, un autre mur, détruit aujourd’hui, multipliait les obstacles.

Lorsqu’on a franchi la voûte, on trouve à gauche la porte d’entrée au-dessus de laquelle, à la hauteur du premier étage, une sorte de mâchicoulis intérieur interdit en cas de besoin l’accès de l’escalier. Cet escalier en spirale dessert les différentes chambres et monte jusqu’à la plate-forme, où deux autres escaliers droits descendent de chaque côté sur les remparts, établissant ainsi une communication continue qui, d’un côté se rattache à la citadelle, et de l’autre au château royal.

À l’étage inférieur, c’est-à-dire dans les soubassements, une casemate communiquant au fossé par des passages souterrains, et complètement isolée des parties hautes du portail, défendait ce fossé sous le pont-levis ; et, en supposant que l’ennemi s’emparât de la porte, une mine placée en cet endroit pouvait faire sauter la tour et les assaillants.

Ces précautions étaient bien justifiées par l’importance de cette partie du rempart. Il n’y a en effet que deux entrées au château : l’une, aujourd’hui supprimée, dans la