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dre la langue, mais dans des occasions rares, & où le trés grand usage est nécessaire, pour determiner au juste le sens de la phrase, ou de l’expression, qu’on voudroit emprunter d’une langue etrangere.

Les etrangeres admis dans l’Academie pourroient rendre ce service, ils offriroient à chaque occasion à notre langue le secours de la leur, ils reverroient avec soin les Ouvrages que l’on voudroit transporter dans notre langue, & nous assureroient de la fidelité de ces traductions, enfin ce commerce mutuel de richesses, qui ne seroient jamais prises que pour leur veritable valeur, enrichiroit toutes les langues à la fois.

Tels sont les fruits que peut produire l’admission des Etrangers dans une Société litteraire. Qui peut mieux les sentir que l’auguste Restituteur de cette Academie ? Au courage & aux succés du plus grand Heros, il joint les vertus du meilleur Roi ; & à la plus parfaite connoissance des interets de sa Couronne & de son État, les connoissances les plus etendues dans les Sciences, les Lettres & les Arts. Rien de ce qui peut assurer leur gloire & leur avancement, peut-il lui echapper, & qui peut mieux que lui enrichir cette Academie de tous les trésors du monde litteraire ? Qui peut aussi, Messieurs, en profiter mieux que vous ? Votre assemblée, composée de sujets distingués en tous les genres, les embrasse tous. Aucun des objets dignes de l’attention du Philosophe, & de l’Homme de Lettres, ne vous est etranger ; vous portez, enfin, le caractere de votre Souverain.



RÉPONSE de M. de MAUPERTUIS

Personne, Mr. n’etoit si capable que vous de prouver la verité que vous venez d’etablir : mais, quelque solides que soient les raisons dont vous vous etes servi, elles tirent leur plus grande force de vous même. S’il est avantageus pour une Société savante, d’admettre un