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LES HOMOSEXUELS

sistent, les caractères débiles iront au devant des tentations, qui ne manquent pas ; ainsi bien des jeunes gens succombent, et se vendent, malgré les larmes de leur mère.

Il y a des humanitaires qui attendent l’amélioration de l’homme de l’action de sa libre volonté ; d’autres l’attendent de la force des circonstances. Les uns la demandent à l’éducation et à la religion, les autres au « régime social futur ». Les uns et les autres sont des optimistes. Celui qui veut réellement porter remède à ces maux, doit considérer les conditions au point de vue extérieur, comme au point de vue intime, car il n’y a pas de fille ou d’adolescent qui voudrait se vendre de propos délibéré, et les individus s’améliorent suivant les conditions où ils se trouvent placés.

L’usine de la prostitution, c’est la rue, ce sont certains quartiers, certaines places qu’on appelle les « lieux de racolage ». Un homosexuel m’a montré, un jour, un plan de Berlin sur lequel tous ces endroits étaient marqués au crayon bleu : ils sont vraiment nombreux.

Depuis des années, une partie du Tiergarten joue à ce point de vue un rôle prépondérant. Ce n’est