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LES HOMOSEXUELS
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Savoir lui dire qu’il est mon tout, mon bien suprême,
Savoir de lui qu’il ne se sent rien de plus proche.
Lui faire sentir combien, combien je l’aime,
Sentir que pour toujours il me veut pour amie
Oui c’est assez pour être heureux

Ô puissé-je ne jamais entrevoir
S’il en est ailleurs des bonheurs plus hauts
Que ceux dont fut comblé mon cœur
Qu’on nous laisse en paix, mais pour toujours
Cela suffit pour être heureux tous deux.

Ihm in die tiefen, treuen Augen sehen[1],
Mit ihm vereint an meinem Fenster stehen,
Zu lehnen mein Gesicht an seine Wange,
Ganz still, recht fest und lange, lange
Ist das nicht Glück genug —

Ihm sanft die Hânde zu berühren,
Den Atem seiner Brust zu spüren.
Mit meinem Haupt an seinem Herzen liegen
Und meinen Mund an seine Lippen schmiegen,
Das ist doch Glück genug

Zu schauen, wenn er lacht und froh sich regt,
Zu merken, wenn er ernst und tief bewegt,

  1. Dans l’impossibilité absolue de rendre exactement le texte allemand, d’une richesse de pensée, d’une harmonie et d’une noblesse vraiment hors de pair, nous avons dû le transposer. Malgré tous nos efforts, nous ne nous dissimulons pas que nous ne sommes pas arrivés à rendre que bien imparfaitement le charme et les nuances de ce poème que le grand Heine eût pu signer. Nous en reproduisons le texte à titre documentaire :