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LES HOMOSEXUELS

d’ores et déjà si employé d’homosexuel (similisexuel), car ce dernier peut fortifier la conception fort répandue d’après laquelle, quand plusieurs homosexuels se trouvent réunis quelque part, des actes sexuels doivent se produire ou tout au moins être en projet, ce que les faits ne confirment en aucune manière.

Ainsi, lorsqu’au cours de nos esquisses, il sera question d’homosexuels, il n’y aura pas lieu de supposer des pratiques sexuelles de quelque ordre que ce soit. Quand, même, il s’en produit, elles échappent à l’observation, non seulement à cause des pénalités qu’elles entraînent, mais, avant tout, par suite d’un sentiment de pudeur, de convenance, de moralité tout aussi inné chez les homosexuels que chez les normosexuels : en aucun cas elles ne constituent l’essentiel ; bien plus, elles font souvent complètement défaut. L’essentiel, ce n’est pas tel acte, c’est la nature même de l’uranien — nous conservons ce nom, après Ulrichs, à ceux qui ont la manière homosexuelle d’éprouver des sentiments — ; l’essentiel est son attitude vis-à-vis du sexe masculin et du sexe féminin, ce sont les sympathies et antipathies qui découlent de sa constitution naturelle. Mais, pour celui-là même