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LES HOMOSEXUELS

de la moralité, au nom de la loi, et il mourut ensuite dans l’extase d’avoir accompli une aussi bonne œuvre.

Mais nous autres qui savons qu’il n’y a jamais eu des sorcières nous sommes saisi aujourd’hui encore par un sentiment de profond effroi à la pensée de tant de femmes et mères brûlées injustement.

Dans notre bonne ville de Berlin vivent deux ecclésiastiques, dont l’un se nomme Philipps et l’autre Bunze. Ils prétendent annoncer ici-bas les paroles du vénérable Maître qui a dit au peuple ces paroles : « Que celui qui se sent innocent lui jette la pierre le premier. »

Comme leurs prédécesseurs voyaient dans les paralysés les hommes marqués par Dieu, dans les fous les obsédés, dans les épidémies le châtiment du ciel, ainsi, ils voient actuellement dans les homosexuels les malfaiteurs et ils appellent notre lutte en faveur des homosexuels « impudence innommable » (Kreissynode II, Berlin, 17 mai 1904).

Ils pensent accomplir par là une œuvre aussi bonne que celle du feu prince évêque Philipp et demandent les travaux forcés pour les homosexuels.