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LES HOMOSEXUELS

plupart, observés directement par moi, les autres dus à l’obligeance d’hommes dignes de foi ; je remplis un devoir agréable en les remerciant ici de la confiance qu’ils ont bien voulu m’accorder.

Bien des hommes vont voir s’ouvrir ici, derrière le monde qu’ils connaissent, les horizons d’un monde nouveau, monde dont l’étendue insoupçonnée et les usages spéciaux les rempliront d’étonnement…

J’en viens à la crainte souvent exprimée, que des écrits populaires sur un pareil sujet ne contribuent qu’à propager les mœurs homosexuelles.

Ce danger n’existe pas : trop grands sont les avantages de l’amour sexuel normal, — et, pour n’en citer qu’un seul, les joies de la vie de famille qui exercent sur tout cœur d’homme un attrait si puissant. Trop grandes aussi sont les misères qui résultent des tendances homosexuelles. — S’il est vraiment possible de modifier nos penchants, ce revirement se produirait plutôt au détriment de l’homosexualité que de la normosexualité.

Mais en fait, la spéculation scientifique confirmée par l’expérience intime de personnes d’une rare valeur, nous enseigne qu’un revirement de ce genre n’est pas possible, car rien ne s’adapte si