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LES HOMOSEXUELS

paragraphes uraniens un pédagogue berlinois a écrit : « que dernièrement encore il ignorait cette question et était partisan du maintien du paragraphe 175 ; ce n’est qu’après la mort d’un jeune homme noble, enthousiasmé pour tout ce qui était beau, vrai et bon, qui s’est suicidé après la découverte de ses penchants homosexuels — et c’était son fils — qu’il a vu clair dans cette question. « Un père brisé par la douleur remercie, dit-il, le comité scientifiquement humanitaire de son activité féconde en bien. »[1]

Nous arrivons à la fin et je remercie le lecteur qui m’a suivi le long de cette pérégrination où nous avons rencontré des sombres précipices, mais aussi des élévations. Avant de finir qu’il me soit permis de citer deux événements du temps passé et du présent et formuler une question.

Il y avait jadis un prince évêque Philipp qui résidait dans la vieille ville de Wurzbourg-sur-Main. C’était à l’époque de 1623-1631. Dans ces huit années — comme la chronique le relate glorieusement — il avait fait brûler 900 sorcières. Il avait fait cela au nom de la chrétienté, au nom

  1. Ce Comité formé en 1897, siège à Charlottenbourg, Berlinerstrasse 104, s’est donné pour but l’émancipation des homosexuels.