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UN VIEUX BOUGRE

paraître contrôler son amie. Elle en fut touchée en son cœur : elle avait connu beaucoup d’hommes moins délicats, au moment de la séparation matinale.


Le soir de cette journée qui commençait, la nuit du lendemain et les nuits prochaines, elle partagea le lit de M. Gotte. Il l’égayait après l’atelier où maintenant elle allait seule, et après le dîner pris avec sa sœur, Michel et le grand-père.

Celui-ci, de plus en plus, était morose. Au retour de promenades sur les berges de la Seine, qui fatiguaient les jeunes sans le lasser, il restait des heures, muet, à boire du rhum. Il affectait d’ignorer Mlle  Youyou, qu’elle arrivât ou partît pour se coucher. Entre temps, il s’oubliait à la contempler avec une fixité qui obligea quelquefois Mlle  Rubis à intervenir. Les yeux durs flamboyaient alors, et un rictus tordait la bouche, aux longues dents jaunes, du vieillard.

— Où donc’ qu’tu vas coucher ? ques-