Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
UN VIEUX BOUGRE

D’abord il en préleva une poignée, de sa droite rapace :

— Pour tout ça… veux-tu ? murmura-t-il.

Elle le toisa sans répondre, et on le vit lutter contre lui-même :

— Ça encore avec… M’veux-tu ? dit-il ; et, sa gauche serrant d’autres pièces, il ne tendait ses mains qu’à demi, de peur d’un marché trop vite conclu.

Elle prit à témoin sa sœur et Michel :

— J’ai p’us qu’à m’aller coucher… pas vrai ?…

Profitant de ce qu’il mettait les monnaies dans son chapeau, elle s’en était allée, quoiqu’il la suppliât :

— Attends-moi… t’auras tout mon argent…

Il la suivit, geignant, lourd, très humble ou furieux par intermittence. Chez elle, la scène continua. Soudain, le feutre échappant d’un côté du bord, les espèces tombèrent, roulant de toutes parts, sous les meubles, vers les angles obscurs de la chambre éclairée, de l’extérieur et en contre-bas, par un bec de gaz municipal. Le son et la fuite symbolique des pièces trans-