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UN VIEUX BOUGRE

elle prophétisa, abandonnant pour mieux soupirer le châle qu’elle tricotait :

— Si vous savez vous y prendre avec un homme sérieux comme ça, vot’position est faite, ma p’tite, c’est moi qui en réponds !

À la façon dont il morigéna devant elle M. Gotte qui poursuivait Mlle  Youyou de protestations ardentes, elle fut conquise absolument. De prononcer : « M. Gaspard », sa voix devenait plus onctueuse, et son regard usé cherchait le ciel où les vieilles personnes de sa carrière placent volontiers les paradis qu’elles ont connus en y admettant une légion d’adorateurs.

Ses homélies fatiguaient un peu Mlle  Youyou, parce quelles contrastaient exactement avec les remarques amères de Mlle  Rubis. Celle-ci supportait mal l’état de dépendance qu’elle devait à l’attitude soumise de son amant envers l’aïeul. Gaspard la traitait de haut comme il traitait Michel, impératif et rude à leur adresse, par honte d’aliéner sa volonté à une femme.

Quand ils se retrouvaient seuls, Michel et