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L’équipe en conclut que l’étranger n’avait pas été écrasé encore.

« J’y vais voir, annonça l’homme qui guettait, il mérite ça. »

Entre eux ils se demandaient :

« D’où vient ce brave ? Qui est-il ? Quelle raison a-t-il d’exposer sa vie pour les camarades ? il n’est pas Russe. »

L’autre avançait, cependant. Mais, soudain, il se heurta au plafond : son chemin se trouvait barré.

Lui faudrait-il rétrograder ?…

Il promena sa lampe autour de lui. Dans l’enchevêtrement des poutrelles, un vide apparaissait : le terrain s’était tassé. Ce pouvait n’être qu’un trou, il est vrai. N’importe, il fallait essayer de s’en servir.

(La suite prochainement.) P. Perrault.

JOCK ET SES AMIS
Par A. DECKER, d’après E. HOHLER

I

Un visiteur.


« Jock, Jock, où donc es-tu ? »

C’était le cri d’une petite fille, arrêtée sur le chemin et regardant de tous côtés, inquiète, vers d’abruptes collines, où pas un être humain n’était en vue.

La fillette était jolie ; de belles boucles d’un blond d’or encadraient sa figure délicate.

Au premier moment, l’appel resta sans réponse, puis une voix faible ayant répondu : « Ici, près du ruisseau », la petite fille partit dans la direction indiquée.

Au bas de la colline, coulait, en murmurant, un ruisseau limpide. À moitié dans l’eau, un garçonnet semblait en contemplation. L’objet qui l’occupait devait être bien captivant, car il ne détourna même pas la tête à l’approche de la fillette.

Tout près de lui se tenait un chien au poil rude et jaune. Il eût été difficile de préciser la race de l’animal ; ses formes lourdes contredisaient le nom de terrier irlandais que sa tête lui eût fait donner. Sa laideur était corrigée par l’intelligence qui brillait dans ses doux yeux bruns, qu’avec tendresse il levait de temps en temps vers son jeune maître.

La petite fille n’essaya pas d’interrompre l’occupation de son frère ; se glissant doucement à côté de lui, elle s’assit sur un banc de mousse pour observer ses mouvements. À la fin, Jock se redressa, et la regardant en souriant, lui dit :

« Je regrette, Doris, de ne t’avoir pas em-