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poignées d’herbe, et voici qu’apparut un large siège ; comme un tapis, l’herbe légère le couvrait.

Le héros s’assit, le buste droit, le visage vers l’orient. Il dit d’une voix ferme :

« Dût ma peau se dessécher, dût ma chair se flétrir, dussent mes os se dissoudre, tant que je n’aurai pas pénétré la science suprême, je ne bougerai pas de ce siège. »

Il croisa les jambes.



XIX


La lumière qu’émettait le corps du héros rayonnait jusqu’à l’empire de Mâra, le Malin. Mâra en fut tout ébloui, et il lui sembla qu’une voix disait :

« Maintenant le héros qui a abandonné la royauté, le fils de Çouddhodana, est assis sous l’arbre de la science. Il concentre tout son esprit, il tente l’effort suprême, et bientôt il apportera aux créatures le secours dont elles ont besoin. Par la voie où il aura passé passeront les autres. Délivré, il délivrera les autres. Apaisé, il apaisera les autres. Il entrera dans le nirvâna, et il y fera entrer les autres. Il obtiendra la sagesse et le bonheur et il les donnera aux autres. Par lui, la ville des Dieux sera pleine ; par lui, la ville