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mangerai plus de mets délicats. Je dormirai sur la terre nue, j’aurai pour couronne la natte des ascètes, je ne prendrai plus de bains parfumés, je mortifierai ma chair. Les jardins n’ont ni fleurs ni fruits ; les guirlandes fanées sont lourdes de poussière. Le palais est désert. On n’y chantera plus les belles chansons d’autrefois. »

Mahâprajâpatî avait su d’une suivante la fuite de Siddhârtha. Elle vint trouver Gopâ. Et les deux femmes pleurèrent ensemble.

Le bruit que faisaient les femmes fut entendu par le roi Çouddhodana. Il en demanda la raison. Des serviteurs allèrent s’enquérir. Ils revinrent avec cette réponse :

« Seigneur, on ne trouve plus le prince dans le palais.

— Fermez les portes de la ville, cria le roi, et cherchez mon fils par toutes les rues, dans tous les jardins, dans toutes les maisons. »

On obéit, mais, nulle part, on ne trouva le prince. Le roi gémit.

« Mon fils, mon seul enfant ! » disait-il avec des sanglots. Il s’évanouit. Mais on eut vite fait de le rappeler à lui, et il ordonna :

« Que des cavaliers s’en aillent dans toutes les directions, et qu’on me ramène mon fils ! »

Or, Chandaka était revenu lentement de l’ermitage, avec le cheval Kanthaka. Ils approchaient