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qui fut longtemps enchaîné dans une étable, le prince eut l’ardent désir de sortir du palais.

Le roi connut le désir de son fils, et il ne sut comment y résister.

« Mais, songeait-il, il ne faut pas que Siddhârtha voie rien qui trouble la sérénité de son âme ; il ne faut pas qu’il soupçonne les maux du monde. J’ordonnerai qu’on écarte de sa route les pauvres, les malades, les infirmes, tous ceux qui souffrent. »

La ville fut ornée de guirlandes et de banderoles ; un char superbe fut attelé, et tous ceux à qui manquait un membre, tous les vieillards, tous les mendiants durent s’éloigner des rues où passerait le prince.

L’heure venue, le roi fit appeler son fils. Les larmes aux yeux, il le baisa au front ; il le regarda longuement, et il lui dit : « Va ! » De la parole il lui permettait de quitter le palais, mais non pas de la pensée. »

Le prince monta dans un char d’or, que tiraient quatre chevaux caparaçonnés d’or ; le cocher avait en mains des rênes d’or. Ceux à qui était laissé l’accès des rues qu’il suivait, étaient riches, jeunes, beaux ; tous s’arrêtaient à son passage et le contemplaient. Certains le louaient pour la douceur de son regard ; d’autres le vantaient pour la majesté de son visage ; d’autres l’exaltaient pour la beauté régulière de ses traits ; d’autres