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Là, dans une salle obscure, il était affalé sur un siège bas ; il restait morne, silencieux ; il ne bougeait point ; on l’aurait cru mort, si de grosses larmes n’eussent coulé de ses yeux.

Un homme entra : c’était le marchand Anâthapindika.

« Seigneur, dit-il, puisses-tu vivre longtemps, et que te revienne la victoire !

— Tous mes soldats sont morts, gémit le roi, tous mes soldats sont morts ! Mes soldats ! Mes soldats !

— Cesse de gémir, ô roi, lève une nouvelle armée.

— J’ai perdu mes richesses à lever la première.

— Roi, dit Anâthapindika, je te donnerai l’or nécessaire à ta victoire. »

Vivement, Prasénajit fut debout.

« Merci, Anâthapindika, s’écria-t-il, tu m’auras sauvé ! »

Grâce à l’or d’Anâthapindika, Prasénajit leva une armée formidable. Il marcha contre Ajâtaçatrou.

Le choc des deux troupes épouvanta les Dieux mêmes. Prasénajit essayait un ordre de bataille que des hommes, venus de pays lointains, lui avaient enseigné. Son attaque fut rapide, et Ajâtaçatrou ne sut pas se défendre. Il connut la défaite à son tour, et il tomba, vivant, aux mains de l’ennemi.