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XII


Devadatta était impatient de succéder au Bouddha dans le gouvernement de la communauté, et, un jour, il dit au roi Ajâtaçatrou :

« Seigneur, le Bouddha te méprise et te hait ; fais-le périr, il y va de ta gloire. Envoie-lui des hommes qui le tuent ; je les guiderai. »

Ajâtaçatrou se laissa convaincre ; mais, au Bois des bambous, dès que les assassins virent le Maître, ils se jetèrent à ses genoux et l’adorèrent. La rage de Devadatta s’accrut. Il soudoya les gardes d’une écurie où l’on tenait enfermé un éléphant des plus féroces : on lâcherait la bête sur le passage du Maître, elle le percerait de ses défenses ou l’écraserait en le foulant aux pieds. Il fut ainsi fait, mais la seule vue du Maître apaisa l’éléphant, qui, de sa trompe, essuya la poussière des vêtements sacrés. Et le Maître dit en souriant :

« C’est la seconde fois que, grâce à Devadatta, un éléphant me rend hommage. »

Devadatta voulut alors agir par lui-même. Il vit le Maître qui méditait à l’ombre d’un arbre, et il eut l’audace méchante de lui jeter une pierre aiguë, qui le blessa au pied. Le sang coula. Et le Maître dit :