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étrangère. Devadatta ne relève, désormais, que de lui-même. »

Çâripoutra fut affligé d’avoir à accomplir une si dure mission ; il comprit pourtant les raisons du Maître et il alla crier par la ville la honte de Devadatta. Les habitants l’écoutaient, et les uns pensaient : « Les moines envient à Devadatta l’amitié du prince Ajâtaçatrou. » Mais les autres disaient : « Il faut que Devadatta ait commis des fautes graves pour que le Bienheureux le dénonce à la ville. »


XI


Devadatta réfléchissait :

« Siddhârtha a pensé m’humilier. Je saurai bien lui montrer que je n’ai pas l’esprit si médiocre qu’il le croit. Il faudra que sa gloire pâlisse devant la mienne. La veilleuse se fera soleil. Mais le roi Vimbasâra est son ami fidèle. Il le protège, et, tant qu’il vivra, je serai réduit à l’impuissance. Le prince Ajâtaçatrou, au contraire, m’estime et m’honore ; il met sa confiance en moi. Qu’il règne, et j’obtiendrai tout ce que je voudrai. »

Il alla dans la demeure d’Ajâtaçatrou.

« Ah, prince, dit-il, que le temps est triste où nous vivons ! Ceux qui sont les plus dignes de