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du jardin vint à Mahprajâpatî, et lui parla : « Si toute la terre était d’or, il suffirait, pour ternir sa splendeur, d’un seul rayon lancé du corps de cet enfant, guide futur du monde. La lumière des étoiles et celle de la lune, la lumière même du soleil ne sont point éclatantes dès que l’enfant se pare de sa lumière. Qu’a-t-il besoin de bijoux, œuvres vulgaires des joailliers et des orfèvres ? Femmes, ôtez-lui ces colliers, ôtez-lui ces bracelets. Ils sont bons pour orner des esclaves ; donnez-les à des esclaves. Celui-ci aura des pierreries d’une pureté vraie : ses pensées. »

Mahprajâpatî écouta les paroles de la Déesse ; elle ôta au prince les bracelets et les colliers, et elle ne se lassait pas de l’admirer.

Le temps vint de conduire au temple des Dieux le prince Siddhârtha. Le roi ordonna que les rues et les places de la ville fussent décorées superbement, et qu’on fit résonner partout des tambours et des cloches joyeuses. Tandis que Mahprajâpatî l’habillait de ses plus beaux vêtements, l’enfant demanda :

« Mère, où vas-tu me conduire ?

— Au temple des Dieux, mon fils, » répondit-elle.

Alors, l’enfant eut un sourire, et il se laissa mener auprès de son père.

Le cortège était magnifique. On y voyait les