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V


Les paroles d’Asita avaient d’abord réjoui Çouddhodana ; il pensait : « Mon fils vivra donc, et il vivra dans une gloire extrême. » Puis, il avait réfléchi, et il était devenu soucieux : le prince, disait-on, abandonnerait la royauté, il mènerait la vie des ascètes ; il faudrait donc qu’avec lui disparût la race de Çouddhodana ?

L’ennui du roi ne dura guère, car, depuis la naissance de Siddhartha, il ne pouvait rien entreprendre qui ne lui réussit. Comme un fleuve dont les rivières accroissent les eaux, son trésor recevait tous les jours des richesses nouvelles ; ses écuries étaient trop petites pour les chevaux et les éléphants qu’on y amenait, et des amis sincères lui faisaient un cortège innombrable. Les terres du royaume étaient fertiles, et, dans les prairies, paissaient des vaches grasses et fécondes. Les femmes enfantaient heureusement ; les hommes ne se cherchaient point de vaines querelles, et tous, dans le pays de Kapilavastou, avaient aux lèvres la paix et l’allégresse.

Or, la reine Mâyâ ne put supporter longtemps la joie que lui donnait son fils : il avait sept jours