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Elle ne put s’habituer à sa défaite, et elle résolut d’aller, de nouveau, trouver le Maître, et de l’implorer encore.

Il était alors dans le grand bois près de Vaiçâlî. Mahâprajâpatî se fit couper les cheveux, elle se vêtit d’une étoffe commune, de couleur rougeâtre, et elle prit la route de Vaiçâlî.

Elle accomplit le voyage à pied ; elle en supporta, sans gémir, la fatigue. Toute poudreuse, elle s’arrêta devant la salle où méditait le Bouddha ; elle n’osait en franchir le seuil. Elle était là, debout, de grosses larmes dans les yeux. Or, Ananda vint à passer. Il la vit, et lui demanda :

« Pourquoi, reine, es-tu venue ici, vêtue de la sorte ? Et que fais-tu devant la porte du Maître ?

— Je n’ose paraître devant lui. Déjà, par trois fois, il a rejeté ma prière, et ce que, par trois fois, il m’a refusé, je viens le lui demander encore. Qu’il m’accorde la grâce, qu’il accorde aux femmes la grâce d’entrer dans la communauté.

— J’intercéderai pour toi, reine, » dit Ananda.

Il entra dans la salle. Il vit le Maître. Il lui dit :

« Bienheureux, Mahâprajâpatî, notre reine vénérée, est là-bas, devant ta porte. Elle n’ose pas se montrer à tes yeux : elle craint que, cette fois encore, tu ne restes sourd à sa prière. Cette prière, pourtant, n’est point d’une folle : que t’en coûte-