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« Tu as parcouru une longue route, ô roi, et, toujours, tu t’es efforcé vers le bien. Tu n’as pas connu les mauvais désirs, tu as été sans haine, et ton esprit n’a pas été aveuglé par la colère. Heureux celui qui du bien a fait sa coutume ! Quand on mire son visage dans une onde limpide, on est heureux si l’on n’y voit point de taches ; mais comme on est plus heureux encore quand, à l’examen de son esprit, on sent qu’il est pur ! Ton esprit est pur, ô roi, et ta mort est calme comme un beau soir.

— Bienheureux, dit le roi, je comprends aujourd’hui l’inconstance des mondes. Je suis délivré de tous les désirs ; je suis délivré des chaînes de la vie. »

Une fois encore, il rendit hommage au Bouddha. Puis il se tourna vers les serviteurs qui étaient dans la salle :

« Amis, leur dit-il, j’ai sans doute commis de graves offenses envers vous. Vous ne m’avez jamais manifesté la rancune que vous m’en gardiez : vous étiez des sages ; mais je ne veux pas mourir sans que vous m’ayez pardonné. Les offenses que je vous ai faites étaient involontaires : pardonnez-moi. »

Les serviteurs pleuraient. Ils murmuraient :

« Non, tu ne nous as jamais offensés, seigneur ! »